Acrobatie

Dérivé du grec acros, « extrême », et bates, « marcher », acrobate désigne celleux qui se « déplacent sur les extrémités ». On entend par là les mains ou les pieds !
L’acrobatie est une discipline fondamentale du cirque qui se retrouve dans toutes les spécialités, à l’exception peut-être de la manipulation d’objet. Au sol ou sur agrès, elle permet la prise de conscience de son corps et de la gravité, elle nécessite un travail de posture, de gainage, de force, de souplesse, de respiration mais aussi de relation à l’autre quand elle est pratiquée en portés ou en parades. Faire des acrobaties, c’est avant tout apprendre à piloter son corps dans l’espace. De la roulade avant au saut périlleux, en passant par la roue ou le flip, on apprend l’acrobatie en utilisant notamment des outils tels que le mini-trampoline ou la bascule.
Portés acrobatiques – Mains à mains
On attribue parfois à la lutte les origines du mains à mains, qui, avec le temps, aurait perdu toute notion de combat en faveur d’une expression artistique.
Un·e porteur·euse exerce avec un·e voltigeur·euse des figures de force, d’équilibre, d’élévation et de souplesse par des portés sur les mains, sur la tête ou toute autre partie du corps.
Zoé Mugica Ballanger et Augustin Mugica de l’Académie Fratellini © Jean Enders
Les jeux icariens sont un type de portés acrobatiques. Un·e porteur·euse est allongé·e au sol, jambes et/ou bras tendu·es. Iel porte, envoie et rattrape un·e voltigeur·euse.
Pourquoi jeux « icariens » ? Sûrement parce que l’acrobate s’envole dans les airs avant de retomber, comme Icare, personnage de la mythologie grecque, tombé du ciel pour avoir volé trop proche du soleil, faisant fondre ses ailes de cire.
Agathe Vauleon et Gabriel Derot de l’Académie Fratellini © Tessa Marchon
Deux ou trois porteur·euses créent l’équivalent d’une banquette avec leurs mains croisées. Iels propulsent et rattrapent un·e ou plusieurs voltigeur·euses. Il ou elle atterrit debout, assis, allongé…
Acrobatie sur agrès
Nina Castiglia de l’Académie Fratellini © InsideBetty
Le mât chinois fait ses premières apparitions dans des écrits datant de 108 avant J.C. !
Fine colonne verticale, le mât peut être en bois, en acier, en aluminium ou en fibre de carbone.
L’acrobate utilise ses pieds, ses mains ou encore ses jambes pour monter, descendre, sauter, et s’enrouler autour du mât.
Mélodie Morin de l’Académie Fratellini © Julie Carretier-Cohen
Daniel Cyr crée la roue Cyr au début des années 1990. Il la présente en 2003 au Festival Mondial du Cirque de Demain où elle connaît un véritable succès !
Composée d’un anneau unique, elle permet une meilleure fluidité dans les rotations que son ancêtre la roue allemande.
L’acrobate s’installe dans la roue et use de sa force pour la propulser.
La roue allemande a été conçue par Otto Felck dans les années 1920.
Elle est composée de deux grands cercles métalliques reliés par de petites barres. L’acrobate s’installe entre les roues, accroche ses pieds et ses mains aux petites barres et fait évoluer la roue avec sa force.
La bascule tirerait son origine d’un jeu très populaire au XVIIIe siècle, le « tape-cul ». Mais déjà en 1599, le danseur et acrobate Arcangelo Tuccaro préconisait l’usage d’un tremplin pour réaliser des acrobaties plus poussées. C’est finalement en 1903 que le duo Wotpert et Paulan présente le premier numéro de bascule au Tichy’s de Prague.
La bascule se pratique le plus souvent à quatre ou cinq. Les acrobates se propulsent mutuellement en l’air en sautant sur les bords de la planche. Iels atterrissent sur des tapis de réception portés par leurs camarades.
Tout le monde connaît le trampoline, jeu pour enfant très populaire. Mais dans le cirque, la toile sur laquelle l’acrobate rebondit est bien plus grande et les acrobaties plus périlleuses !
D’où vient le trampoline ? On sait que depuis la nuit des temps, les Inuits tendent le Naluqauq, des peaux de morses et de phoques cousues pour projeter le ou la joueur·euse. On sait aussi qu’en 1599, le danseur et acrobate italien Arcangelo Tuccaro parlait de cette discipline dans un de ses écrits. Toutefois, c’est John Henderson qu’on considère comme le premier trampoliniste de cirque en 1843.
Sur le trampoline, l’acrobate saute, virevolte et joue avec la gravité.
Danilo Alvino de l’Académie Fratellini © Gregory Millasseau
L’échelle fait partie de ces objets du quotidien qui ont inspiré les acrobates. On trouve des traces de cet agrès dès le XVIIe siècle, avec le danseur d’échelle Hendrick qui se produisait au Sadlers’s Wells de Londres.
C’est grâce au mouvement permanent de ses hanches que l’acrobate maintient l’échelle en équilibre. Une fois au sommet, iel effectue une succession d’équilibres, de pirouettes, de montées et de descentes.
Équilibre
L’équilibre se retrouve dans toutes les disciplines, mais c’est aussi une discipline à part entière où l’acrobate use de force et de souplesse, au sol ou sur un agrès.
Boule d'équilibre, fil, échasses, rouleau américain, chaque objet permet de travailler de façon spécifique la respiration, la maîtrise de ses émotions, le relâchement et la confiance en soi.
Rebecca Vereijken de l’Académie Fratellini © Julie Carretier-Cohen
Certain·es travaillent sur des tiges verticales fixées sur un socle, au bout desquelles de petites plateformes permettent de poser pieds et/ou mains. C’est ce qu’on appelle des « cannes ». Les cannes peuvent être doubles, triples...
Viola Dix de l’Académie Fratellini © Aiman Saad Ellaoui
Inventé en 1898, le rola bola ou rouleau américain est une planche posée sur un rouleau.
L’artiste pose ses pieds ou ses mains sur la planche. Non seulement iel parvient à tenir en équilibre, mais en plus peut danser ou jongler !
Pour plus de difficulté, il lui arrive même de superposer plusieurs rouleaux et planches.
Agathe Vauleon de l’Académie Fratellini sur un fil tendu © Nadège le Lezec
Le terme « funambule » est dérivé du latin funis, « corde », et ambulare, « marcher ». Depuis quand les acrobates progressent-iels sur des cordes ? A priori depuis très longtemps ! On sait que l’empereur romain Marc-Aurèle, qui a régné de 161 à 180 après J.C., a rendu obligatoire le matelas de protection sous le fil après avoir assisté à la mort d’un jeune acrobate. Ce qui signifie que la discipline existait déjà !
Le fil peut être tendu, souple, élastique… l’artiste peut y évoluer seul·e ou à plusieurs.
Cecilia Stock de l’Académie Fratellini sur un fil souple © Alain Richard
Gustavo Anduiza de l’Académie Fratellini © Justine Caron
Descendante du funambulisme, la slackline, de l’anglais slack, « molle » et line, « ligne », est née en Californie dans les années 1980. Elle se transporte facilement et peut s’accrocher par exemple à des arbres !
Cycles
Méline Jaillet de l’Académie Fratellini © Loïc Réau
Né dans les années 1860, le monocycle est un dérivé du grand-bi (grande roue avant, petite roue arrière). C’est un vélo composé d’une seule roue, de pédales et d’une selle, qui n’a pas de guidon. L’artiste peut l’utiliser au sol ou sur un fil, y faire équilibres et acrobaties…
Bien plus équilibré et léger qu’un vélo classique, le vélo acrobatique possède un guidon qui tourne à 360 degrés !
Seul·es ou à plusieurs, les artistes qui pratiquent le vélo acrobatique enchaînent cabrades, dérapages, équilibres de mains, pirouettes…
Pas de selle, juste une roue et des pédales directement fixées sur la roue !
BMX est l’abréviation des mots anglais « bicycle » et « motocross ». Le mot « cross » qui signifie « croix » en français est figuré dans le sigle par un « X ». C’est un vélo tout-terrain équipé de petites roues et dépourvu de dérailleur. Il est conçu pour la vitesse et l’acrobatie.