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Coulisses de la création jeune public "Ça a l’air facile"

Chaque année, l’Académie Fratellini invite un·e artiste à mettre en scène un spectacle destiné au jeune public avec des apprenti·es de 3e année de l’école supérieure. Ces spectacles sont présentés dans des écoles maternelles, des centres de loisirs ou tout autre lieu accueillant enfants et familles. 

Nous sommes parties à la rencontre de l’équipe en charge de la création 2024-2025 pour en savoir un peu plus sur les coulisses du projet !

À propos du spectacle de la saison 2024-2025 Ça a l’air facile

Deux personnages vivent dans un monde absurde. L’un est possédé par ses objets, l’autre, libre comme l’air, saute tout le temps. Est-ce qu’ils sont complices, frères ou profondément ennemis ? Peu importe les différences, c’est le moment présent qui décide, c’est la vie. L’histoire se tisse devant vous en chair et en os, sans écran. C’est vrai, c’est tout simplement direct et vivant.

Du côté de la mise en scène · Béné Borth

Qui es-tu ?

Je suis jongleur et danseur. Cette année, je mets en scène la création jeune public intitulée Ça a l’air facile.

Comment conçois-tu ton rôle de metteur en scène ?

Je n’arrive pas avec un projet tout fait. Je m’inspire des deux interprètes, Tom Bayard (acrobate) et Louis Chardain (jongleur).

Combien de temps de travail est nécessaire pour ce type de création ?

Pour monter ce spectacle d’une vingtaine de minutes avec deux interprètes, on va travailler une centaine d’heures, réparties sur 5 semaines.

Qui participe à cette création ?

C’est un duo sur scène, mais derrière il y a une dizaine de personnes qui travaillent à ce projet : Clémentine choisit les tapis de danse qui absorbent les chutes et s’occupe de la scénographie, Irène fait les costumes, Clément et Charles s’occupent du son, l’Académie Fratellini produit et diffuse…

Du côté de l’interprétation · Tom Bayard et Louis Chardain

Qui êtes-vous ?

Louis : Louis Chardain, jongleur chapeau en 3e année de l’école supérieure de l’Académie Fratellini.

Tom : Tom Bayard, acrobate, dans la même promotion !

À quoi ressemblent les temps de création de Ça a l’air facile ?

Louis : On commence par des échauffements, puis on enchaîne avec des improvisations. Béné pioche les idées qui lui plaisent et donne des directions de jeu.

Vous travaillez toujours de la même manière avec les artistes qui vous mettent en scène ?

Tom : La relation diffère selon la personne. Parfois un rapport hiérarchique s’installe, parfois pas. Parfois la ou le metteur·euse en scène arrive avec toute la matière. Dans ce cas nous - les interprètes – devons rester fidèles à l’écriture. Parfois elle ou il s’inspire des artistes. Là sur cette création, c’est un travail en trio, entre des personnes qui se connaissent bien.

Vous avez déjà joué devant des maternelles ?

Louis : Pas encore, mais devant des jeunes publics oui, avec l’Académie Fratellini !

Vous avez quelque chose à ajouter ?

Louis : On rigole bien. Et ça c’est important !

Tom : C’est trop chouette. On peut proposer plein de choses, on nous suggère aussi des choses…

Du côté de la technique · Clémentine Bergel

Qui es-tu ?

Je suis responsable technique des activités au sein de l’Académie Fratellini.

Quel est ton rôle sur la création ?

C’est d’accompagner le metteur en scène, Béné Borth, sur tous ses besoins techniques et de rendre le spectacle faisable. Mon rôle est de trouver le matériel le plus adapté à ce qu’ils vont faire et de le commander.

Création jeune public, création tout public, est-ce pareil pour toi du point de vue technique ?

Sur un spectacle jeune public, les spectateur·rices sont très proches de l’espace de jeu. Il faut faire attention car les enfants ont tendance à vouloir se rapprocher, et même à aller sur scène avec les artistes. Cela requiert une vigilance permanente.

Un spectacle dans une école ou dans une salle dédiée, c’est pareil ?

Les interlocuteur·rices sont des directeur·rices d’école, qui ne savent pas forcément ce que c’est de recevoir un spectacle. Souvent, on va voir en amont les espaces pour vérifier que la salle dans laquelle le spectacle est prévu est bien appropriée. Il nous est arrivé d’avoir une salle où il y avait 2 mètres de hauteur sous plafond. Ce qui, pour le jonglage, n’est pas suffisant.

Les entrées public sont très différentes, on est tributaires de la fin des cours, on attend beaucoup, ce n’est pas du tout la même temporalité que dans une salle de spectacle.

Tu as quelque chose à ajouter ?

Pour les apprenti·es de l’école supérieure de l’Académie Fratellini, jouer dans une école maternelle peut faire un peu peur au début… mais au final, c’est un moment qu’elles et ils adorent en raison des échanges avec les enfants. Elles et ils et deviennent des stars. Souvent, les enfants leur font même des dessins !

Du côté des costumes · Irène Bernaud

Qui es-tu ?

Je suis Irène Bernaud, costumière.

Comment se passe la conception des costumes ?

Je rencontre la personne en charge de la mise en scène, parfois aussi celles en charge de la scénographie, des lumières… Ensemble, on discute du spectacle, de la dramaturgie, de ce que l’on veut raconter.

Elles ont parfois des idées déjà bien développées. Je fais plus ou moins de recherche en fonction de l’état d’avancement et je leur propose des choses.

Tu as tes propres tissus ?

L’Académie Fratellini a un stock, mais il nous arrive - nous sommes 4 costumières – de piocher dans nos propres réserves ou de faire des achats.

De combien de temps as-tu besoin ?

Il faut entre 2 semaines et 2 mois de travail pour créer des costumes. C’est très variable. Parfois, on va juste faire des achats et quelques retouches, parfois on fabrique de A à Z comme là, parfois on part d’un patron déjà existant…

Et pour les costumes de ce spectacle ?

C’est le contrat bien sûr mais aussi et surtout la date de la 1ère qui détermine le temps que j’ai pour créer les costumes. Il faut que les costumes soient prêts avant, que les artistes puissent répéter avec.

On vient de faire les essayages et, là, je suis en train de reporter les retouches.

Ils vont parfois jouer 2 fois par jour donc je leur prépare un double jeu de costumes.

De quoi t’es-tu inspirée pour les costumes de Tom et Louis ?

L’Académie Fratellini avait fait des photos de promotion du spectacle sur lesquelles Tom Bayard et Louis Chardain, les interprètes, portaient leurs propres vêtements. Les rapports colorés et de forme ayant plu au metteur en scène, l’idée était de les reproduire.

J’ai repris les patrons de ces vêtements-là, je les ai un peu modifiés, j’ai cherché d’autres tissus plus chatoyants, notamment du velours qui renvoie bien la lumière… Car le spectacle va jouer dans des écoles maternelles, où il n’y aura pas la possibilité d’un vrai travail de lumière, donc l’idée c’était d’accrocher l’œil et d’être assez dynamique dans les couleurs.  

Du côté du son · Clément Janvier

Sur cette création, il est accompagné de Charles Dubois qui est aussi régisseur son !

Qui es-tu ?

Clément Janvier, je suis régisseur son.

Quel est ton rôle sur la création son de Ça a l’air facile ?

Sur cette création, mon rôle est de faire en sorte que les musiques choisies par Béné Borth, le metteur en scène, s’enchaînent bien, qu’elles commencent au bon moment et au bon niveau sonore.

Sur d’autres créations, je vais parfois créer la bande son de zéro, parfois ajouter des bruitages…

Avec qui travailles-tu le plus sur cette création ?

Je communique surtout avec Béné Borth, le metteur en scène. On a discuté de ce qu’il voulait comme résultat final. J’ai ensuite réfléchi à des solutions techniques pour essayer de recréer ce qu’il avait en tête.

Avec les interprètes Tom Bayard et Louis Chardain, je vais discuter par exemple des tops, c’est-à-dire les moments où on envoie le son : est-ce que c’est le bon moment ? Est-ce qu’ils ont besoin que ce soit plus fort…

Création son jeune public, création son tout public, c’est pareil ?

Je ne réfléchis pas en me disant « c’est pour des enfants donc il faut éviter certains sons ». Il arrive qu’on nous dise « est-ce que cette musique-là ne va pas faire peur ? » mais en fait, c’est une idée que se font parfois les adultes, qui ont déjà vu des films, qui savent déjà que tel type de musique est censé faire peur. Les enfants de 3 ans n’ont pas ces référentiels. Ils ont le cerveau très plastique. Je pense que c’est intéressant justement de les ouvrir à un champ large de musiques.

Combien de temps te prend une création son ?

Ça dépend du temps, ça dépend du budget aussi.

Sur des productions un peu plus conséquentes, on a souvent 2 semaines de création où on est là tous les jours, aux côtés des équipes artistiques.

Photo du spectacle © Marion Poussier